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Un pan de l'histoire paysanne qui s'éteint à petit feu...

En 1901, on dénombrait 1347 alambics pour le seul département de l'Ardèche. En 1992, il ne restait plus que 29 ateliers publics de distillation. Aujourd'hui, en 2018, il n'en reste seulement que 3.

Notre alambic familial est de ceux là. Il a été acheté en 1925 par notre arrière grand-père Henri Beauthéac et son ami Maurice Lévèque.

Depuis 1926 et sa première mise en service, le rituel de la distillation se perpétue, chaque automne, depuis 4 générations et presque 100 ans. La cour de la ferme familiale se transforme alors en "atelier public de distillation". Nos clients amènent les fruits fermentés qu'ils souhaitent faire distiller et repartent en fin de journée avec leur alcool.

A ses débuts, l'alambic servait essentiellement pour la distillation du marc (ou des lies de vin) des vignerons autour du village. Puis avec le temps, son champ d'action s'est étendu au canton (distillation sur les places publiques des villages voisins puis dans les caves coopératives...).

De même, au gré des envies de nos clients, le type de fruits distillés s'est diversifié: la cerise, la prune, la poire... A vrai dire, il semble qu'il n'y ait de limite que l'imagination de nos clients puisque l'éventail des fruits déjà distillés à ce jour est large (abricot, pêche, melon, framboise, kaki, coing, pomme, etc...). Néanmoins, au fil du temps, la poire Williams s'est imposée comme un incontournable.

Initialement, la grande majorité des bouilleurs de cru (nos clients, ceux qui amènent les fruits distillés et repartent avec leur alcool) possédaient un "privilège", celui de pouvoir distiller 20l d'alcool à 50° en franchise de droits (sans payer de taxes). En 1960, la transmissibilité de ce privilège a été supprimée. Aussi, de nos jours, il reste peu de personnes qui possèdent encore ce droit.

Une loi datant de 2008 offre de nouvelles perspectives puisqu'elle ouvre la possibilité de distiller à tous les récoltants (ainsi, si vous avez un arbre dans votre jardin et que vous voulez faire de l'alcool avec ses fruits, vous pouvez...). Mais cette loi est encore trop méconnue et le lent déclin de cette activité artisanale pourrait paraître inéluctable.

 

L'envie de souffler sur les braises...

Pourtant, le savoir faire est là, la qualité du produit aussi, la passion intacte et il y a un réel engouement pour ces alcools artisanaux qualitatifs.

Aussi avons nous décidé de nous lancer dans la commercialisation de l'alcool que nous produisons.

Nous espérons par ce biais dynamiser l'activité, se redonner des marges de manœuvre économiques (nécessaires pour mieux entretenir l'alambic...) mais surtout, secrètement et modestement, valoriser un savoir faire et un terroir.

Nous souhaitons aussi perpétuer la tradition et transmettre.

 

Des valeurs puisées dans nos racines mais tournées vers le ciel

Nos valeurs sont issues de nos racines paysannes (travail, respect de la terre, obsession de la qualité, simplicité...) mais aussi puisées dans notre histoire (curiosité, enthousiasme, convivialité...) et tournées vers l'avenir (folie, innovation,...). Encore et toujours les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.

Aussi, l'activité de production vente se fera en parallèle avec celle de bouilleur ambulant. à laquelle nous sommes très attachés. Les fruits distillés seront issus de la ferme familiale. Nous sommes paysans distillateurs et nous entendons le rester.

 

Rendez vous dans 100 ans...

Pour finir, si on se tourne vers l'avenir, les projets sont nombreux mais ils s'appuieront sur les bases posées ci dessus (qualité, tradition, terroir...).

Pour l'instant, nous proposons exclusivement de l'eau de vie de Poire Williams mais nous pensons diversifier à d'autres fruits, produire des liqueurs et donner libre cours à notre imagination et à nos envies.

 

Pour que cette tradition vive encore 100 ans et qu'elle continue à véhiculer joie et enthousiasme...